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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/160

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FÉVRIER 1763

représentation du Bûcheron, ou les trois Souhaits, comédie en trois actes, mêlée d’ariettes. Les paroles sont de M. Castet[1], jeune homme qui entre en lice, et la musique de M. Philidor.

Ce drame a été bien reçu du public à tous égards ; la musique surtout a fait une grande sensation. Quant à la fable, elle est tirée du conte de Perrault, plus rapide, plus serré, plus vif ; elle est changée d’une façon plus convenable pour le théâtre, mais moins plaisante.

— M. le marquis de Pompignan reparait sur la scène au sujet d’un discours[2] prononcé dans l’église d’une de ses terres par son curé, dans lequel ce pasteur, en lui adressant la parole, fait l’éloge de ses vertus, exalte la magnificence avec laquelle il a contribué à la réédification de la paroisse. Ce discours, cité avec éloge par plusieurs journalistes, a donné matière à M. de Voltaire pour ridiculiser de nouveau M. de Pompignan par trois petites misères imprimées : 1° Une Lettre de M. de l’Écluse chirurgien dentiste, seigneur du Tilloy, près de Montargis, à M. son curé ; 2° une Hymne chantée au village de Pompignan, accompagnée des bourdons de M. de Pompignan ; et 3° une Relation du Voyage de M. le marquis Le Franc de Pompignan, depuis Pompignan jusque à Fontainebleau, adressée au procureur fiscal du village de Pompignan. Toutes médiocres que soient ces productions, elles en rappellent de si sanglantes, que les amis de M. Le Franc ne peuvent qu’être fâchés de ces écrits, d’autant plus que le public en général n’est rien moins que disposé en sa faveur.

  1. Il avait Guichard pour collaborateur. — R.
  2. Discours prononcé dans l’église de Pompignan le jour de sa bénédiction, par M. de Reyrac ; Villefrache et Paris, 1762, in-8o. — R.