Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
OCTOBRE 1763

« M. de Vergy est fort sensible à l’honneur qu’on lui fait de le mettre dans les papiers publics. Il ne mérite pas certainement une distinction aussi flatteuse ; mais il prie messieurs les Anglais de croire qu’il est autant d’hommes à Paris qu’à Londres, dans le sens philosophique que le gazetier paraît avoir voulu attacher à ce mot, et qu’il n’est pas venu ici dans l’espoir ridicule de trouver l’humanité plus parfaite. Sans mépris et sans enthousiasme pour tout être, portant un grand ou un petit chapeau, un turban ou un bonnet carré, il est persuadé que tout est au mieux, et même le petit orgueil qui prétend à la supériorité. »

Quel est ce M. de Vergy[1], « Français célèbre par d’excellens ouvrages philosophiques ? » C’est un problème à résoudre. Le ton modeste de sa réponse donne lieu de croire qu’il aurait réformé cette erreur du gazetier, si c’en eût été une : d’un autre côté, on ne connaît ici aucun auteur de traités philosophiques, nommé Vergy. Est-ce un nom supposé d’un homme de lettres plus connu ? C’est le point de la question.

19. — M. Thomas, secrétaire de M. le duc de Praslin, connu par ses triomphes académiques, et surtout par son Éloge de Sully, vient d’être nommé secrétaire interprète des Cantons suisses pour le roi. Il doit cette grâce à M. de Praslin, qui a cherché à l’attacher au gouvernement, pour lever l’obstacle qu’on opposait ; et mettre cet homme de lettres en état d’être adopté pour membre de l’Académie, si l’occasion s’en présente.

  1. L’avocat Treyssac de Vergy, dont il sera souvent parlé dans la suite de ces Mémoires, n’était alors connu que par deux ouvrages publiés sous le voile de l’anonyme, Les Usages, et une Lettre à M. le marquis de Liré. On a lieu de croire qu’il était chargé d’une mission secrète à Londres. — R.