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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/243

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MÉMOIRES SECRETS

L’Académie ne reçoit point dans son sein des gens qui ont un service particulier auprès des grands, À moins que ce ne soit chez les princes.

20. — Vers des Lorrains au roi Stanislas,
À l’occasion du trône de Pologne, vacant par la mort du roi électeur de Saxe.
Par l’abbé Porquet.

VenePeuple ami de la liberté,
VeQui dans un roi ne chérissez qu’un sage,
Venez à Stanislas rendre un troisième hommage,
VeneC’est le rendre à l’humanité.
Mais vous, ô Stanislas ! vous des rois le modèle,
À votre propre loi seriez-vous infidèle ?
Vous régnez sur nos cœurs, que voulez-vous de plus ?
VeneLa monarchie universelle,
VeneN’est que l’empire des vertus.

21. — M. l’abbé Bourlet de Vauxcelles a fait hier en Sorbonne un sermon[1], suivant l’usage, à l’occasion de la fête de sainte Ursule. Il a pris l’incrédulité pour matière de son discours ; il a démontré que la foi se retirait de la France ; il a prétendu que nos malheurs en tous genres ne le prouvaient que trop ; il a pris occasion de là pour en faire un tableau des plus tristes et des plus véhément. On regarde ce discours, bien fait dans son genre, comme une déclamation également indigne et de l’orateur citoyen et de l’orateur chrétien. On prétend qu’il serait répréhensible, à beaucoup d’égards, sous ces deux points de vue ;

22. — M. de Voltaire ne laisse passer aucune occasion de draper M. de Pompignan : il publie un quatrain à l’occasion des traductions de Jérémie, que vient de donner au public ce magistrat poète[2] :

  1. Non imprimé. — R.
  2. V. 24 août 1763. — R.