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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/250

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NOVEMBRE 1763

donna la nouvelle : « Je ne vois, dit-il, dans tout cela qu’un vice de plus dans l’État. »

13. — Les Italiens ont donné hier Zélie et Lindor, drame nouveau en un acte mêlé d’ariettes, musique de M. Rigade, paroles de M. Pelletier. Ces auteurs inconnus chacun dans leur genre, n’acquerront pas beaucoup d’illustration par l’ouvrage en question.

14. — Les vers suivans sont d’un jeune auteur anonyme ; ils méritent d’être exceptés du fatras des Scriblers.

le toucher justifié.
À mademoiselle ***.

Pourquoi me grondez-vous quand votre collerette
Rend mon œil attentif et ma main inquiète ?
Ah ! répondez, Climène, et parlez sans détour :
Le respect vous plaît-il aux dépens de l’amour ?
Lorsque dans nos jardins je vois la fleur nouvelle,
J’y porte, en souriant, un regard curieux ;
Mais je ressentirais une peine cruelle
S’il ne m’était permis que d’y porter les yeux :
Ma main veut y toucher, et quand sur chaque feuille
Le désir innocent a promené mes doigts,
Son parfum me séduit, il faut que je la cueille :
Ainsi pour un plaisir j’en ai trois à la fois.

Elle Tel est l’ordre de la Nature ;
Elle nous a fait naître avec des sens jaloux.
Vous, qui les enchantez, prévenez leur murmure ;
Ou n’en flattez aucun, ou contentez-les tous.

— Les Italiens, inépuisables en nouveautés, donnent aujourd’hui les Jalousies d’Arlequin, pièce italienne, pour servir de suite aux Amours de Camille et d’Arlequin. La pièce est du sieur Goldoni.

    démis, le 11 octobre 1763, de la charge de garde-des-sceaux, René-Charles de Maupeou obtint la place du démettant et le titre de vice-chancelier. — R.