Pour subvenir à nos besoins
Il me faut un miracle.
Courtisan sans bassesse,
Citoyen vertueux,
D’Estrée fendit la presse ?
Et dit au roi des cieux :
Veillez sur ma patrie, elle m’est toujours çhère :
Au conseil, sans ménager rien,
Tous mes avis tendent au bien,
Mais on ne les suit guère.
Nivernois prit sa place,
Apportant deux bouquets,
De lauriers du Parnasse,
D’olives de la Paix, ;
Puis d’un air gracieux à Jésus il les donne.
L’enfant dit : Je reçois ce don ;
Mais c’est pour orner votre front.
D’une double couronne.
Dans un coin de l’étable
Entendant du débat,
Quelque homme charitable
Vint mettre le holà.
C’était le Beaufremont, venu de sa province,
Pressant un page à Melchior[1],
Qui refusait cent louis d’or
De cet aimable prince.
En coudoyant la foule,
Le marquis de Puysieux
À grand’peine se coule
Auprès du fils de Dieu ;
Pour regarder l’Enfant ayant mis ses lunettes,
- ↑ L’un des trois mages. — R.