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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/271

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MÉMOIRES SECRETS

Les défenseurs du peuple et l’espoir de l’État :
Le plus soumis sujet, et s’indigne et s’enflamme
Contre les vils auteurs d’une coupable trame.
Tremble, ingrat ! le courroux d’un prince généreux
Sera le juste prix de tes exploits honteux :
Tu seras à jamais par ta fière imprudence
La fable de l’Europe et l’horreur de la France.
Le juste désespoir de ce peuple aux abois
Armera contre toi le bras du roi des rois.
Rappelle des Stuart la déplorable histoire ;
Vertueux, l’échafaud ne ternit pas leur gloire :
Barbare, ils t’ont tracé ce funeste chemin ;
Indigne de leur nom, redoute leur destin !




1764.

2 Janvier. — Les Italiens ont aujourd’hui donné la première représentation du Sorcier, comédie en deux actes mêlée d’ariettes, paroles de M. Poinsinet, musique de Philidor. Un amant oublié, qui revient, se fait passer pour le devin qu’on attend dans le village, et profite de son travestissement pour découvrir si sa maîtresse lui est fidèle : il oblige les parens à la lui accorder en mariage. Tel est le cadre, peu neuf, qui enchâsse ce drame susceptible d’une bien meilleure exécution. La musique est savante, pittoresque, mais ressemble à beaucoup de choses du même genre. Malgré ces défauts, le spectacle a reçu des applaudissemens aussi extraordinaires que soutenus. On a demandé l’auteur à la fin, événement singulier et unique au Théâtre Italien. M. Poinsinet s’est fait tirer à quatre, et quand on l’a vu on a demandé l’autre : M. Philidor a été obligé de comparaître aussi.

4. — On a fait deux nouveaux couplets à joindre aux