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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/28

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JANVIER 1762

Il y a des vers du même abbé sur mademoiselle Marquise, maîtresse de M. le duc d’Orléans. Tout cela est charmant y et est marqué au coin de la plus fine galanterie.

6. — Il y a dans la petite pièce des Êtrennes aux Sots[1] une note concernant l’abbé de La Coste, dans laquelle on insinue qu’il a coopéré au travail de l’Année littéraire. M. Fréron, auteur de ce journal, piqué de cette association, prétend, en rendant compte de la pièce ci-dessus, insérer une remarque très-infamante et pour le protégé et pour le protecteur. Il veut mettre : « Nota. M. D. V. veut sans doute parler de l’abbé de La Porte[2], digue à tous égards des mêmes châtimens que l’autre ; mais la justice n’a pas encore sévi contre ce dernier. » On ne doute pas que cette observation ne soit arrêtée à la police ; en conséquence on la consigne ici.

7. — On commence à parler beaucoup de l’Écueil du Sage comédie philosophique et en vers de dix syllabes, de M. de Voltaire. On espère qu’elle triomphera des scrupules de la censure et de la police, et que nous la verrons enfin représenter. Sans prématurer le jugement qu’on en doit porter, nous nous contenterons de mettre ici une anecdote[3] qui concerne cette comédie et qui est des plus agréables. C’est une plaisanterie que s’est permis M. de Voltaire, et qui a dû l’amuser infiniment.

Avant qu’il fût question de cette pièce, un jeune

    Voisenon, a publié en 1781 ses Œuvres complètes, 5 yolumes in-8o. Elle n’a pas cru devoir y comprendre les agréables ordures de cet abbé. — R.

  1. 1er janvier 1762. — R.
  2. L’abbé de La Porte avait été autrefois associé de M. Fréron, et depuis s’était rangé sous la protection de M. de Voltaire.
  3. Cette anecdote est très-vraie. — W.