chaleur et d’onction. La première partie se lit avec le plus grand plaisir : on l’attribue à M. Diderot. Il n’en est pas de même de la seconde, elle est froide et systématique ; elle traite de l’origine des arts. On serait tenté de la croire d’une main étrangère.
10. Épitaphe du parlement de Normandie[1], par la femme d’un conseiller de cette cour.
Ces marbres, ces voûtes antiques,
Un respectable corps, dont les membres épars
Courent encor mille hasards.
Passant ! de quelques pleurs arrose au moins sa cendre :
Son zèle était si pur, son cœur était si tendre :
Il chérissait le peuple, il adorait le roi.
De son devoir suivant la loi,
Long-temps avec honneur il servit sa patrie ;
Mais menacé d’ignominie,
Accusé par la calomnie,
De rébellion, d’attentat,
Il aime mieux s’ôter la vie
Que de vivre sans gloire et de trahir l’État.
11. — La Veuve, comédie en un acte, de M. Collé. Cette petite pièce est imprimée, et n’a point été jouée. Le sujet en est tiré des Illustres Françaises. Il est dénué de l’action nécessaire au théâtre, et peut-être est-ce une des raisons qui ont empêché de le jouer. L’auteur n’en désespère pourtant pas ; il est à présumer que les Comédiens l’apprendront quelque jour où ils n’auront rien de mieux à faire.
15. — On a donné avant-hier la première représentation d’Idoménée, tragédie de M. Le Mière, dans laquelle il a
- ↑ Tous les membres du parlement de Bretagne, à l’exception de douze, avaient donné leur démission. — R.