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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/291

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MÉMOIRES SECRETS

29. — Les Baladins[1], et Réponse aux Baladins. Le premier ouvrage est un persiflage contre le goût moderne, le deuxième une justification : l’un et l’autre est fort superficiel, et n’a que le mérite d’une légère et agréable critique.

30. — Vers à M. Bernard sur son opéra de Castor et Pollux, par M. le M. de V***.


Les deux jumeaux de la fable
Font le charme de Paris,
Ils retirent tout Leur prix
Des vers d’une Muse aimable.
Elle avait chante l’Amour,
Son ivresse et son délire,
De la beauté qui soupire,
Les plaisirs et le retour.
L’Amitié monte la lyre,
Elle donne un nouveau tour
Aux transports qu’elle respire ;
Elle chante, et tour à tour
Les éprouve et les inspire.

Ier Avril. — L’éclipse tant annoncée pour aujourd’hui, et qui avait attiré l’attention de tout Paris, n’a pas fait une sensation considérable. L’obscurité a été de peu de durée et très-médiocre, à peu près comme lorsqu’il va pleuvoir. Toute la cour était à l’Observatoire. M. de Cassini s’était persuadé que la nuit serait épaisse ; en conséquence, l’heure venue et le jour pâlissant un peu, il a demandé des bougies, sons prétexte qu’on ne voyait plus clair. Tous les spectateurs l’ont assuré qu’on voyait très-

  1. Les Baladins, ou Melpomène vengée ; Amsterdam, 1764, in-8o. Grimm attribue cet opuscule à un nommé Duransot. Nous le croyons de Durosoy. V. 24 avril 1765. — R.