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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/350

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OCTOBRE 1764

ce savant académicien prouve que le Testament est incontestablement du cardinal.

18. — M. Robbé de Beauvezet, si connu par ses ouvrages libertins, et par son fameux poëme sur le mal de Naples, vient de tremper sa plume dans une autre encre. Depuis quelque temps, sans être dévot, il s’est jeté dans le parti des convulsionnaires, dont il est l’apôtre le plus zélé. Il pousse la fureur au point de faire un poème en faveur de la religion, en six chants[1]. Il paraît avoir suivi, à peu près, le plan de M. Racine. Il se distinguera sans doute par une manière différente ; mais ce qui rendra cet ouvrage original, c’est une apologie des convulsions, par où le poète termine son poëme, et pour laquelle tout le reste semble avoir été préparé.

19. — M. de La Condamine ne cesse de militer en faveur de l’inoculation. De temps en temps il ranime le courage des combattans par des Lettres sur cette matière. Il en paraît deux nouvelles[2], de cet illustre défenseur. Son grand argument est que plus de trente mille personnes en France sont, tous les ans, victimes de la petite vérole naturelle, et qu’elle en mutile, estropie ou défigure un plus grand nombre. Au contraire, cent personnes au plus succomberaient à la nouvelle pratique, en supposant un accident sur trois cents. Il ne doute point que ce raisonnement ne fasse une grande impression. Ces deux Lettres doivent incessamment être suivies de deux autres du même auteur, où il rend compte des ouvrages qui ont paru pour et contre l’inoculation.

  1. Ce poëme n’a point vu le jour. — R.
  2. Lettres de M. de La Condamine à M. le docteur Maty sur l’état présent de l’inoculation en France ; Paris, Prault, 1764, in-12. — R.