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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/352

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OCTOBRE 1764

dans le prospectus intitulé Maison d’Éducation, c’est uniquement comme connaissant M. de Bastide, qui en est l’auteur ; mais que, d’ailleurs, il n’a jamais prétendu se rendre responsable du projet dont il s’agit. Il déclare que c’est à M. de Bastide seul qu’il faut s’adresser pour s’instruire de ce qui concerne ce projet.

26. — Lettre d’un mendiant au public. Cette plaisanterie est de M. Nougaret ; elle roule sur l’expulsion qui vient d’être faite de ces misérables.

27. — On a joué aujourd’hui sur le théâtre de Fontainebleau, devant le roi, la première représentation du Dormeur éveillé, comédie en deux actes, mêlée d’ariettes, dont la musique et les paroles sont de M. de La Borde. Ce drame lyrique n’a point eu de succès à la cour. On ne peut refuser à l’auteur du génie pour ce genre de composition ; il en montre en plusieurs endroits. En général, on y trouve beaucoup de réminiscences, et une profusion d’harmonie trop peu ménagée.

— M. de Voltaire ne s’est point borné à écrire à ses amis en particulier, à ses connaissances, à ses protecteurs mêmes, pour tâcher de leur persuader qu’il n’avait aucune part au Dictionnaire philosophique ; il a encore écrit à l’Académie Française (et l’on a fait hier lecture de sa lettre, en comité) pour désavouer cet ouvrage que ses ennemis, suivant lui, cherchaient à lui attribuer. On ne peut assez s’étonner de la confiance de ce célèbre écrivain à croire qu’il fera prendre le change sur sa parole, comme si chaque ligne de cette œuvre philosophique ne portait pas le caractère de son style et de son esprit[1].

  1. On ne trouve dans les Œuvres de Voltaire aucune lettre à l’Académie Française ayant pour objet de désavouer le Dictionnaire philosophique portatif.