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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/356

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NOVEMBRE 1764

reçu du prince son père les honneurs les plus flatteurs ; que la Communauté de la ville de Parme, d’abord alarmée de cette méthode nouvelle, ayant eu part de son heureux succès, a écrit une lettre au ministre de Son Altesse Royale, en remerciement et en témoignage de reconnaissance. En conséquence, elle supplie Son Altesse Royale de permettre d’expédier à M. Tronchin un diplôme par lequel il serait admis au rang de citoyen, avec les cérémonies accoutumées, et d’ériger en son honneur, dans l’hôtel-de-ville, une inscription en marbre, pour perpétuer la mémoire de ce grand événement ; enfin de faire frapper une médaille, sur laquelle sera représentée d’un côté la tête de ce savant médecin, et de l’autre un revers allégorique avec une devise analogue. Ce revers doit être composé sur une comparaison ingénieuse, tirée des Mémoires de M. de La Condamine sur l’inoculation. D’après cette comparaison, il représentera un fleuve rapide, que s’efforceront de traverser plusieurs nageurs entraînés par le torrent, tandis qu’un homme sur le rivage montre à un autre homme une petite barque, dans laquelle il pourra gagner en sûreté l’autre bord. On lira pour devise ces mots d’Ovide : Tutissimus ibis. L’infant a approuvé cette proposition.

11. — M. de Voltaire, malgré la haute opinion qu’il affiche des profondes connaissances de M. de Foncemagne, est si peu disposé à se rendre aux preuves qu’il allègue en faveur du Testament du cardinal de Richelieu, qu’il écrivait dernièrement à un de ses amis[1], qu’il était à ce sujet comme les hérésiarques, qui s’enracinent dans leurs erreurs à mesure qu’ils vieillissent.

  1. Voyez dans les Œuvres de Voltaire la lettre à Damilaville du 7 novembre 1764. — R.