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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/376

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DÉCEMRE 1764

On prétend que ces vers sont l’origine du dégoût de M. Fréron pour la tragédie de Warwick et pour tout ce qui sort de la plume du jeune poète. On lit avec plaisir les Réflexions sur Lucain. M. de La Harpe cherche à détruire l’apothéose qu’on affecte de faire, depuis peu, de cet auteur ; il le remet à sa véritable place, c’est-à-dire infiniment au-dessous de Virgile ; il fait sentir tout le ridicule, tout le faux des éloges que M. Marmontel prodigue à son héros.

31. — Chanson sur M. le Contrôleur-général[1].

Sur l’air : Avez-vous vu ce héros ?

L’Averdy prêche aux États
L’AvevQu’il est las
De leurs ennuyeux débats[2] :
Il raisonne, dans son style,
Comme un contrôleur habile.

Avez-vous vu son édit
AvezPlein d’esprit ?
En deux mots il a tout dit.
En moyens qu’il est fertile ;
C’est un contrôleur habile.

Qui l’aurait dit ? qui l’eût cru ?
AvezQu’un fétu
Tout prêt à montrer le cu,
Aurait appris à la terre
Ce qu’un contrôleur peut faire ?

  1. Tout le sel de ces couplets consiste dans la répétition, exigée par l’air sur lequel on les chante, des trois premières syllabes du refrain. Les Mémoires secrets contiennent un grand nombre de poésies du même genre, fort en vogue dans ce bon vieux temps, si amèrement regretté de ceux qui proclament la génération actuelle immorale et impie. Nous respecterons assez nos lecteurs pour ne reproduire que celles qui se rattacheront à quelque événement politique.
  2. V. 16 décembre 1764. — R.