Porte, passe aussi au Mercure pour la partie des Contes, dont il a le privilève exclusif, ou du moins en chef. Le ministre, M. de Saint-Florentin, veut absolument rendre à cet ouvrage la vogue qu’il a toujours eue sans la mériter. Il a décidé, pour engager les gens de lettres à seconder ses vues, qu’il n’y aurait dorénavant de pensions[1] données sur cet ouvrage, qu’à ceux qui l’auraient enrichi de leurs productions.
Il est aussi question de faire servir l’ouvrage de l’abbé de La Porte comme de satellite au Mercure, c’est-à-dire de le donner en forme de supplément et aux mêmes souscripteurs. Il ne paraîtrait que sous permission tacite, il servirait de correctif à l’autre, il tempérerait sa fadeur, et du tout il se formerait un aigre-doux qu’on croit capable de réveiller le goût du lecteur.
30. — Il est bon de rendre compte aussi de l’état actuel de la Comédie Française. Nous partirons à l’avenir de ce point, comme d’un thermomètre sûr, pour apprécier l’amélioration ou le dépérissement de ce spectacle.
Mademoiselle Clairon[2] en est toujours l’héroïne. Elle n’est point annoncée, qu’il n’y ait chambrée complète. Dès qu’elle paraît, elle est applaudie à tout rompre. Ses enthousiastes n’ont jamais vu, et ne verront jamais rien de pareil : c’est l’ouvrage le plus fini de l’art… Mais c’est de l’art, disent quelques critiques. Ils se rappellent qu’elle a long-temps été mauvaise, qu’elle a lutté six ans contre le public, que son organe