Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
423
AOÛT 1765

veuve Calas pour attendre le jugement du 9 mars 1765[1]. Elle est assise, ainsi que sa fille aînée, qui est à côté d’elle, la tête appuyée sur la main droite : la fille cadette est debout, derrière sa mère, et penchée sur le dos de la chaise. Ce groupe intéressant est attentif à la lecture d’un Mémoire que tient M. Lavaysse, placé vis-à-vis et debout. Derrière lui, Calas le fils, un genou posé sur une chaise, et regardant par-dessus ses épaules, porte les yeux sur le Mémoire. Entre les deux groupes on voit la servante des Calas toute droite et presque de face, qui en écoute aussi la lecture.

12. — M. Dandré Bardon, l’un des professeurs de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, professeur des élèves protégés par le roi, pour l’histoire, la fable et la géographie, et membre de l’Académie des Belles-Lettres de Marseille, etc., vient d’exécuter ce que les Léonard de Vinci, les Dufresnoy, les Depiles, les Le Brun, les Coypel avaient ébauché dans leurs écrits, et tout récemment M. le comte de Caylus. Son ouvrage[2] contient les principes approfondis de différentes parties de la peinture et de la sculpture. On y remarque beaucoup de méthode, de la netteté dans le style, de l’abondance, quelquefois même de la chaleur. Les lecteurs y trouveront un grand fonds d’instruction et beaucoup d’objets de curiosité.

13. — M. Marmontel nous annonce depuis long-temps sa traduction de la Pharsale de Lucain, son auteur chéri, qu’il nous met au-dessus de Virgile. M. Masson, trésorier

  1. Par cet arrêt la mémoire de l’infortuné Calas était réhabilitée ; sa veuve, son fils, Lavaysse et la servante étaient déchargés de l’accusation intentée contre eux. — R.
  2. Traité de Peinture, suivi d’un Essai sur la Sculpture, etc. Paris, 1765, 2 vol. in-12. — R.