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SEPTEMBRE 1765

paraît être l’ouvrage de la femme même, et n’est signé que d’elle. On n’ignore point que le sieur Elie de Beaumont en est l’auteur. Les louanges qu’il s’y donne l’assurent davantage. Cette production prouve que le sieur Pitrot est un coquin, et n’empêche point ladite dame d’être une coquine. Il n’est pas plus plaisant que l’autre, malgré les velléités qu’on y trouve de l’être de temps en temps.

18. — Actes de l’assemblée générale du Clergé de France. Ils commencent par une condamnation de quantité d’ouvrages, au nombre desquels est le Dictionnaire encyclopédique. On a trouvé cette censure d’autant plus extraordinaire, que c’est proscrire en quelque sorte d’un coup de plume toute la France littéraire et flétrir quantité d’hommes d’un mérite rare, de théologiens habiles, de savans très-religieux, qui tous ont concouru à l’édification de ce grand monument. Ils procèdent ensuite à établir la distinction et l’indépendance des deux puissances, l’incompétence des tribunaux en matière de sacremens, ainsi que pour la dissolution des vœux religieux. Enfin on remet en lumière cette bulle Unigenitus, l’objet de tant de scandales et de sarcasmes, et on l’élève au rang des objets de notre croyance. Cet ouvrage, comme littéraire, est assez bien écrit, mais n’est ni savant ni raisonné. C’est une très-faible production qui ne ferait pas honneur à un particulier, encore moins au corps des prélats de France ; on y trouve une ignorance complète, ou une négligence impardonnable ; on y cite quelquefois l’ancien pour le nouveau Testament, et vice versa ; etc.

19. — Nouveaux Mémoires ou Observations sur l’Italie et les Italiens, par deux gentilshommes suédois, traduits du suédois, Londres, 1764 ; trois volumes in-12. On sait