Aller au contenu

Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448
MÉMOIRES SECRETS

On a mis sur le livre : Paroles de M. de Chamfort, que mademoiselle Arnould appelle plaisamment le manteau ducal.

25. — Le discours de M. Castillon, avocat-général au parlement de Provence, fait le plus grand bruit : ce magistrat est obligé de le désavouer, et en a écrit à la cour. Le premier président l’a appuyé de son témoignage. Malgré cela, on sent ce que veut dire un pareil désaveu.

26. — La fée Urgèle, opéra à ariettes, a été joué aujourd’hui à Fontainebleau pour la première fois. C’est le conte de Voltaire, intitulé Ce qui plaît aux dames, réduit aux règles d’un drame. Il est en quatre actes : les paroles sont de l’abbé de Voisenon, sous son prête-nom ordinaire, Favart ; la musique est de Duni. Ce spectacle a fait la plus grande sensation à Fontainebleau. Les critiques ne sont pourtant pas contens de la musique ; il en est qui s’étendent jusqu’aux paroles, qui y trouvent des indécences. En général, les décorations, la richesse et l’éclat de la représentation ont beaucoup séduit. Cette comédie doit être jouée à Paris incessamment[1].

27. — Épître de M. Gresset, sur un mariage. On y trouve encore, en quelques endroits, la touche molle et délicate de l’aimable auteur du Ver-Vert et de la Chartreuse ; mais cette pièce est pleine de longueurs, et contient plus de phrases que de pensées.

— M. d’Alembert vient d’adresser aux auteurs du Journal encyclopédique une lettre datée du 18 septembre 1765[2]. Ce philosophe y rend compte du droit qu’il

  1. V. le 4 décembre 1765. — R.
  2. Cette lettre manque aux deux éditions données jusqu’à ce jour des Œuvres complètes de d’Alembert. — R.