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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/471

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MÉMOIRES SECRETS

M. de Voltaire, trop poli pour n’avoir pas répondu à ces vers, s’exprime ainsi :


J’avoPuisqu’il faut croire quelque chose,
J’avouerai qu’en lisant vos séduisans écrits
J’avoJe crois à la métempsycose :
J’avoOrphée au bord du Tanaïs
J’avoExpira dans votre pays :
Près du lac de Gehève il vient se faire entendra,
J’avoEn vous il renaît aujourd’hui,
J’avoEt vous ne devez pas attendre
Que les femmes jamais vous battent comme lui.

M. le comte de Schowalow a riposté par de petits vers de quatre syllabes, qui pourraient bien être de lui.

29. — On a donné aujourd’hui à Fontainebleau une comédie de M. Vallier en intermèdes, intitulée Églé, ou le Sentiment. Cette pièce étant destinée pour les Français, il a voulu en donner les prémices à la cour. C’est une pièce allégorique ; point d’élégie plus assoupissante ; la cour même n’a pu y tenir, et les bâillemens tenaient lieu de sifflets.

À cette comédie a succédé le Triomphe de Flore, ballet héroïque en un acte, du même auteur, musique de d’Auvergne. Il paraît que c’est ce qui a le mieux réussi jusqu’aujourd’hui à Fontainebleau. Quant à cette dernière partie, Le Gros a déployé dans son jeu et dans son chant une chaleur qu’on ne lui connaissait pas encore.

Sur la bête monstrueuse et cruelle du Gévaudan ; Poëme. L’éditeur de cet ouvrage avertit, avec raison, que l’auteur a une manière qui lui est propre, et qu’il écrit comme personne n’écrit. Il s’excuse de n’avoir point orné ce poëme d’un beau portrait de la bête du