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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/479

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MÉMOIRES SECRETS

ritablement utiles à la grande société des hommes.

11. — Lettre à M. *** sur les peintures, les sculptures et les gravures exposées dans le salon du Louvre en 1765[1]. M. Mathon de La Cour, le fils, auteur de cet ouvrage, s’est depuis quelque temps donné les airs de répandre périodiquement ses réflexions sur le salon, avec une hardiesse et une confiance dignes de sa jeunesse et de son peu de lumières.

14. — Lettre de M. de Voltaire à M. l’abbé de Voisenon

Qui lui avait envoyé Isabelle et Gertrude, opéra-comique de Favart.
Ferney, le 28 octobre 1765.

J’avais un arbuste inutile
Qui languissait dans mon canton,
Un bon jardinier de la ville
Vient de greffer mon sauvageon :
Je ne recueillais de ma vigne
Qu’un peu de vin grossier et plat,
Mais un gourmet l’a rendu digne
Du palais le plus délicat :
Ma bague était fort peu de chose
On la taille en beau diamant.
Honneur à l’enchanteur charmant,
Qui fit cette métamorphose !

Vous sentez bien, M. l’évêque de Mont-Rouge, à qui sont adressés ces mauvais vers. Je vous prie de présenter mes complimens à M. Favart, qui est un des deux conservateurs des grâces et de la gaieté françaises. Comme il y a dix ans que vous ne m’avez écrit, je n’ose vous dire : « Ô mon ami, écrivez-moi ; » mais je vous dis : « Ah ! mon ami, vous m’avez oublié net. »

  1. Paris, 1765, in-12. V. 15 octobre 1763. — R.