Théâtre Italien avec les plus grands applaudissemens. C’est une bagatelle très-jolie ; il n’y a que quelques mauvaises plaisanteries à retoucher, et le dénouement à resserrer.
Cette pièce, saupoudrée partout d’un sel attique, ne peut partir en entier de M. Favart, qui en est le prête-nom : il n’a que du gros sel. Tous les connaisseurs y reconnaissent la muse de l’abbé de Voisenon[1]. En général elle est écrite dans le goût des Pastorales de Fontenelle, avec un naturel trop affecté, pleine de choses trop pensées, trop spirituelles. Après tout, honneur à M. de Marmontel, qui est l’archétype de ce drame ingénieux.
16. — On nous a donné, l’an passé, la Relation de la maladie, de la confession et de la fin de M. de Voltaire ; on nous produit aujourd’hui son Testament littéraire[2]. Malheur aux plaisans sinistres qui nous obligent à prévoir un événement dont l’aspect afflige toute la littérature ! Quant à cette production, elle est d’un homme qui à force de chercher de l’esprit en rencontre quelquefois par hasard. Qn l’attribue à l’avocat Marchand.
Le haut clergé est assemblé
Pour juger les Jésuites,
- ↑ Lourdet de Santerre réclama aussi une part de la paternité. La pièce fut donnée sous le nom dé madame Favart. — R.
- ↑ Testament de M. de Voltaire trouvé parmi ses papiers après sa mort ; Genève, 1762, in-12. Cette rapsodie est en effet de l’avocat Marchand. Le même a donné plus tard un Testament politique de M. de V*** ; Genève, (Paris), 1770, in-8o. Nicolas-Joseph Sélis est auteur de la Relation. — R.
- ↑ Il y avait alors une assemblée de prélats, nommés par le roi, pour examiner la doctrine des Jésuites.