première n’aura jamais l’air que d’une copie de la seconde. Il trouve que l’auteur frappe bien un vers. On a long-temps cru que M. de Voltaire retouchait les ouvrages de M. de Ximenès[1].
12. — On a fait une épigramme sur Zulime, qu’on attribue à M. le comte Turpin. La voici :
Du temps qui détruit tout, Voltaire est la victime ;
Souvenez-vous de lui, mais oubliez Zulime.
13. — On a joué depuis quelques jours à Bagnolet le Berceau, conte de La Fontaine, ajusté au théâtre par M. Collé[2]. Il y avait trois lits sur le théâtre, pour six, ce qui a donné lieu à des plaisanteries. On a trouvé la pièce froide, et quelqu’un disait au duc d’Orléans : « Monseigneur, il faudrait bassiner ces lits-là. »
14. — Nous avons pensé perdre ces jours-ci M. de Crébillon, qui est fort vieux[3]. Il s’en est heureusement tiré : il a reçu ses sacremens, et peu de temps après le viatique il a mangé des huîtres.
15. — On fait à M. de Marmontel le même honneur qu’à La Fontaine. On regarde ses Contes comme une mine féconde, dont on cherche à s’approprier les richesses. On vient de mettre en comédie Annette et Lubin. Cette pièce en un acte et en vers, mêlée d’ariettes, de vaudevilles, de divertissemens, a été reçue sur le
- ↑ On pouvait le croire et le dire avec raison. — W.
- ↑ Non imprimé. — R.
- ↑ 18 juin 1762. — On rapporte qu’un jour, étant allé chez le roi, S. M. le reçut avec bonté, et dans le courant de la conversation : « Vous êtes vieux, lui dit le roi, vous avez plus de quatre-vingts ans. — Non, Sire, lui répondit-il, c’est mon extrait-baptistaire qui les a. » — Né à Dijon, le 15 février 1674, Crébillon avait quatre-vingts huit ans accomplis. — R.