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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/87

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gédie de toute la force d’une déclamation tonnante : il a eu peine à finir ; et lorsqu’on est allé au scrutin, il s est trouvé dix voix contre neuf qui le favorisaient. Le voilà dans le cas des courbettes, des révérences, des génuflexions devant l’héroïne de la scène française.

3. — On a donné aujourd’hui aux Italiens la première représentation de l’Amant Corsaire, pièce en deux actes, mêlée d’ariettes. Les paroles sont des sieurs Salvert et Anseaume, la musique de M. de La Salle. Cette pièce n’a point eu de succès, et ne mérite aucun détail : elle est tirée du conte de La Fontaine, intitulé le Calendrier des Vieillards.

3. — L’Émile de Rousseau est arrêté par la police. Cette affaire n’en restera pas là.

4. — Le Codicile et l’Esprit, ou Commentaires des Maximes politiques de M. le maréchal de Belle-Isle, avec des notes apologétiques, historiques et critiques ; le tout publié par M. de C…[1]. Ce M. de C… est, à ce qu’on assure, le nommé Maubert, qui a déjà fait le Testament où il y avait de bonnes choses. On sent, en général, que ce livre ne part pas de la tête d’un homme d’État.

6. — M. Vanloo est nommé premier peintre du roi. Cette place n’avait point encore été donnée depuis la mort de M. Coypel.

7. — Les Méprises, ou le Rival par ressemblance, comédie en vers et en cinq actes, n’a point été favorablement accueillie du public. Tout était disposé pour arrêter les cabales qui devaient nécessairement se former contre le sieur Palissot. On avait doublé la garde, et des fusiliers, répandus en grand nombre dans le parterre,

  1. De Chevrier. La Haye, 1762, in-12. Le Testament politique du maréchal duc de Belle-Isle est de Chevrier et non de Maubert. — R.