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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/93

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23. — Dans la Gazette de Médecine, N° 49 et 50, on lit des Réflexions de M. Barbeu Dubourg, auteur de cette gazette, sur ce qu’il a plu à Jean-Jacques Rousseau de dire des médecins. Ces Réflexions, assez amères, sont ingénieuses à certains égards, mais elles ne pulvérisent pas, à beaucoup près, les enthymèmes de Rousseau. Elles tendent uniquement à nous prouver ce dont il convient ; que la médecine est une très-belle chose en elle-même, dont on abuse presque toujours. De là « gardons la médecine et chassons les médecins. »

23. — Les Italiens ont donné aujourd’hui la première représentation de la Nouvelle Italie, comédie italienne et française en trois actes, mêlée d’ariettes et de spectacle. Cette pièce très-ennuyeuse est du sieur Bibiena, la musique de Duni ; elle est très-adaptée au goût de mademoiselle Piccinelli, qui a reçu des applaudissemens considérables ; elle a même joué avec un intérêt qu’on ne lui connaissait pas encore.

26. — Appel à la raison des écrits et libelles publiés contre les Jésuites[1]. Tel est le titre d’une nouvelle brochure en faveur des Jésuites. Elle ne fait que ressasser tout ce qu’on a dit : elle n’est remarquable que parce qu’on y veut démontrer que le discours de M. de La Chalotais n’est point de lui. On y renouvelle le bruit qui a couru[2] que M. d’Alembert en était l’auteur.

27. — L’Émile de Rousseau a été condamné à être brûlé par la main du bourreau à Genève, et sa personne décrétée de prise de corps.

28. — On a donné aujourd’hui la première représentation du Caprice ou l’Épreuve dangereuse, comédie en

  1. Par le P. Balbani, Jésuite provençal. Bruxelles, 1762, in-12. V. 23 février 1764. — R.
  2. V. 13 avril 1762. — R.