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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/87

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heureusement, ni d’amener jamais leurs Adversaires de leur costé ; se tenant tousjours en des termes si eloignez d’eux, & s’en approchant si peu, que bien loin de se pouvoir joindre, ils ne se peuvent pas reconnoistre.

Il est mal-aisé d’ouïr de plus beaux Parleurs, & de voir mieux debattre des Opinions. Mais aussi n’en demandez pas davantage : Ils mettent en cela tout leur soin, & toute leur industrie. Ils y apportent autant d’estude, que si le discours estoit la principale fin de la deliberation, & quelque chose de plus que l’action mesme. Ils aimeroient mieux faire paroistre leur eloquence, en perdant l’Estat, que de le conserver, sans dire mot. Ils estiment que c’est bien davantage, d’emporter le dessus au Conseil, sur leurs Compagnons, que de battre à la Campagne les Ennemis. Si bien qu’ils content, quasi pour rien, les disgraces de la Guerre, esperant tousjours d’en avoir leur revanche au premier Traitté. Et là neantmoins ils rencontreront quel-