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Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/39

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duquel on ſe trouve, eſt de gagner celles des perſonnes qui ont du credt ſur ſon eſprit, il faut qu’un bon Negociateur joigne à des manieres civiles, honnêtes & complaiſantes, certaines dépenſes qui contribuent beaucoup à lui en ouvrir le chemin ; mais il faut qu’elles ſoient faites avec adreſſe, & que les perſonnes à qui on veut faire des préſens, les puiſſent recevoir avec bienſeance & avec ſûreté ; ce n’eſt pas qu’il n’y ait des pays, où on n’a pas beſoin d’un grand art pour les faire accepter ; mais il eſt toûjours de la prudence & de la politeſſe de celui qui les fait, ou qui les procure, d’en augmenter le merite par la maniere de les faire.

Il y a des coûtumes établies dans divers pays qui donnent ſouvent occaſion d’y faire de petits preſens ; ces ſortes de dépenſes quoique d’un prix médiocre, contribuent beaucoup à faire eſtimer un Ambassadeur, & à le rendre agréable dans la Cour Où il ſe trouve, & elles deviennent ſouvent fort utiles, pour y faire réüſſir les affaires dont il eſt chargé.