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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/18

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contre de Claude de Charmoisy, un seigneur savoisien, proche parent de François de Sales et gentilhomme ordinaire d’Henri de Savoie, duc de Nemours, qui faisait de fréquents séjours à Paris, Le gentilhomme était intelligent, chevaleresque et d’une distinction remarquable ; son passage à la cour n’était pas demeuré inaperçu, puisque le roi Henri IV eut l’idée, à plusieurs reprises, de l’attacher à sa personne. Le mariage eut lieu le 11 juillet de l’an 1600, à Paris ; et quelque temps après, Madame de Charmoisy quittait Paris et la cour pour se rendre dans sa nouvelle patrie.

Elle allait bientôt visiter Annecy et ses environs : Marclaz dans le Chablais, tout près du lac de Genève ; Folliet, dans la vallée sauvage du Fier ; Villy, qui domine le cours de l’Arve : bref les domaines considérables qui appartenaient aux Charmoisy ; enfin elle allait entrer dans une société inconnue pour elle, mais éminemment distinguée, où l’on remarquait au premier rang le coadjuteur de Genève, alors dans toute la force de l’âge et déjà célèbre par sa mission du Chablais, et le président Favre, le père de celui qui se fera connaître sous le nom de Vaugelas, tous deux amis de son mari, et qui devaient reporter sur l’épouse, sur la mère et plus tard sur la veuve la sympathie et le dévouement empressé dont ils n’avaient jamais cessé de l’entourer lui-même. Dans les premiers temps de son séjour en Savoie, Madame de Charmoisy eut plusieurs fois l’occasion de retourner à Paris, où son mari avait affaire ; et ces voyages purent laisser à la jeune femme quelques illusions sur la vie nouvelle, et combien différente de l’ancienne ! où son mariage la faisait entrer.