CHAPITRE VIII
ET REMÈDE CONTRE L’IRE
Le saint chrême, duquel par tradition apostolique on use en l’Église de Dieu pour les confirmations et bénédictions, est composé d’huile d’olive mêlée avec le baume, qui représente entre autres choses les deux chères et bien aimées vertus qui reluisaient en la sacrée personne de Notre-Seigneur, lesquelles il nous a singulièrement recommandées, comme si par icelles notre cœur devait être spécialement consacré à son service et appliqué à son imitation : « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur ». L’humilité nous perfectionne envers Dieu, et la douceur envers le prochain. Le baume (qui, comme j’ai dit ci-dessus[1], prend toujours le dessous parmi toutes les liqueurs) représente l’humilité, et l’huile d’olive, qui prend toujours le dessus, représente la douceur et débonnaireté, laquelle surmonte toutes choses et excelle entre les vertus comme étant la fleur de la charité laquelle, selon saint Bernard, est en sa perfection quand non seulement elle est patiente, mais quand outre cela elle est douce et débonnaire. Mais prenez garde, Philothée, que ce chrême
- ↑ chapitre IV