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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/216

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mauvaises et voluptueuses pensées, lesquelles, bien qu’elles n’eussent pas souillé son corps, avaient néanmoins contaminé le cœur, de la chasteté duquel les âmes généreuses sont extrêmement jalouses.

Ne hantez nullement les personnes impudiques, principalement si elles sont encore impudentes, comme elles sont presque toujours ; car, comme les boucs touchant de la langue les amandiers doux les font devenir amers, ainsi ces âmes puantes et cœurs infects ne parlent guère à personne, ni de même sexe ni de divers sexe, qu’elles ne le fassent aucunement déchoir de la pudicité ; elles ont le venin aux yeux et en l’haleine, comme les basilics. Au contraire, hantez les gens chastes et vertueux ; pensez et lisez souvent aux choses sacrées, car « la parole de Dieu est chaste » et rend ceux qui s’y plaisent chastes, qui[1] fait que David la compare au topaze, pierre précieuse, laquelle par sa propriété amortit l’ardeur de la concupiscence.

Tenez-vous toujours proche de Jésus-Christ crucifié, et spirituellement par la méditation et réellement par la sainte communion : car tout ainsi que ceux qui couchent sur l’herbe nommée agnus castus deviennent chastes et pudiques, de même reposant votre cœur sur Notre Seigneur, qui est le vrai agneau chaste et immaculé, vous verrez que bientôt votre âme et votre cœur se trouveront purifiés de toutes souillures et lubricités.

  1. ce qui.