sur l’origine de son livre. Il n’y ajoute que la date approximative où ce mémorial fut dressé, et le nom du dévot religieux qui l’avait pressé de « mettre au jour cet écrit » : le religieux, c’était le R. P. Fourier, « lors recteur du collège de Chambéry » ; et c’est « emmi les occupations d’un Carême »[1] qu’il mit la dernière main à son travail. Ce carême, c’est sans doute celui que l’évêque de Genève prêcha à Annecy en 1607 ; à cette date, Madame de Charmoisy avait dû se rendre à Chambéry pour y solliciter un procès ; et c’est à cette occasion, qu’elle avait été ainenée à communiquer au jésuite qu’elle avait pris pour directeur, le Mémorial qu’avait écrit pour elle Monsieur de Genève.
Il suffit à l’auteur de retrancher de ce premier travail les allusions personnelles à Madame de Charmoisy, pour que « ces chétifs bulletins dressés pour l’usage d’une simple femme », comme il disait lui-même[2], après avoir été comme le manuel d’une âme, devinssent le manuel de toutes les âmes. Il restera toujours dans le texte nouveau des traces de la rédaction primitive ; mais c’est surtout dans la première édition qu’elles sont apparentes. On constate en effet que l’Introduction, dans sa forme première, ne comprend que trois parties[3] : la première qui contient « les avis et exercices requis » pour atteindre à la dévotion ; la seconde, où l’on trouve