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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/24

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Au contraire « chacun devient plus agréable en sa vocation, la conjoignant à la dévotion : le soin de la famille en est rendu paisible, l’amour du mari et de la femme plus sincère »[1]. En vérité, Philothée n’aura plus qu’à suivre les conseils du guide auquel elle avait confié son âme ; l’eût-elle choisi entre dix mille, elle n’en aurait pu trouver qui fût « plus plein de charité, de science et de prudence » et qui offrît dans sa personne un ensemble plus achevé des qualités que saint François de Sales lui-même exigera d’un bon directeur[2].

Sans doute, elle n’avait pas attendu, pour recourir à son expérience jusqu’à l’époque de ce qu’on peut nommer, non sans quelque impropriété, sa conversion. Nous possédons une lettre de François de Sales à Madame de Charmoisy, datée du 20 mai 1606, qui nous renseigne assez clairement sur ce point : « Vous ne sauriez sans doute. Madame ma chère Cousine, communiquer vos déplaisirs petits ou grands, non plus que vos contentements, à une âme plus sincère en votre endroit, ni plus entièrement vôtre que la mienne » ; et un peu plus loin : « J’ai été consolé de voir que vous vous remettez en la providence de Dieu ». Mais c’est surtout à partir de l’année suivante que ces entretiens spirituels deviendront fréquents ; et c’est à cette circonstance qu’il faut rattacher la publication de l’Introduction à la vie dévote, comme le prélat en témoignera deux ans après, dans une lettre à l’archevêque de Vienne, qui reproduit, presque sans y rien changer, le passage de la préface où l’auteur s’explique

  1. Introd., I, 3.
  2. Ibid., I, 4.