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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/288

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la fièvre ardente. Hélas ! ils n’ont eu nul repos ! Aurez- vous point de compassion d’eux ? et pensez-vous point qu’un jour vous gémirez comme eux, tandis que d’autres danseront comme vous avez fait ?

4. Notre Seigneur, Notre Dame, les anges et les saints vous ont vue au bal : ah ! que vous leur avez fait grand pitié, voyant votre cœur amusé à une si grande niaiserie, et attentif à cette fadaise !

5. Hélas ! tandis que vous étiez là, le temps s’est passé, la mort s’est approchée ; voyez qu’elle se moque de vous et qu’elle vous appelle à sa danse, en laquelle les gémissements de vos proches serviront de violon, et où vous ne ferez qu’un seul passage de la vie à la mort. Cette danse est le vrai passetemps des mortels, puisqu’on y passe, en un moment, du temps à l’éternité ou des biens ou des peines.

Je vous remarque ces petites considérations, mais Dieu vous en suggérera bien d’autres à même effet, si vous avez sa crainte.


CHAPITRE XXXIV

QUAND ON PEUT JOUER ET DANSER


Pour jouer et danser loisiblement, il faut que ce soit par récréation et non par affection ; pour peu de temps et non jusques à se lasser ou étourdir, et que ce soit rarement ; car, qui en fait ordinaire, il convertira la récréation en occupation. Mais en quelle occasion peut-on