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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/302

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Conservez donc, o maris, un tendre, constant et cordial amour envers vos femmes : pour cela, la femme fut tirée du côté plus proche du cœur du premier homme, afin qu’elle fût aimée de lui cordialement et tendrement. Les imbécillités[1] et infirmités, soit du corps soit de l’esprit de vos femmes ne vous doivent provoquer à nulle sorte de dédain, ains plutôt à une douce et amoureuse compassion, puisque Dieu les a créées telles, afin que, dépendant de vous, vous en reçussiez plus d’honneur et de respect, et que vous les eussiez tellement pour compagnes, que vous en fussiez néanmoins les chefs et supérieurs. Et vous, O femmes, aimez tendrement, cordialement, mais d’un amour respectueux et plein de révérence, les maris que Dieu vous a donnés ; car vraiment Dieu pour cela les a créés d’un sexe plus vigoureux et prédominant, et a voulu que la femme fût une dépendance de l’homme, un os de ses os, une chair de sa chair, et qu’elle fût produite d’une côte d’icelui, tirée de dessous ses bras, pour montrer qu’elle doit être sous la main et conduite du mari ; et toute l’Écriture Sainte vous recommande étroitement cette sujétion, laquelle néanmoins la même Écriture vous rend douce, non seulement voulant que vous vous y accommodiez avec amour, mais ordonnant à vos maris qu’ils l’exercent avec grande dilection, tendreté et suavité : « Maris, dit saint Pierre, portez-vous[2] discrètement avec vos femmes, comme avec un vaisseau plus fragile, leur portant honneur ».

Mais tandis que je vous exhorte d’agrandir de plus en

  1. Faiblesses.
  2. Comportez-vous.