Aller au contenu

Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas là des belles, justes et dignes et généreuses résolutions ? Pensez bien en votre âme, combien cette protestation est sainte, raisonnable et désirable.

2. Considérez à qui vous avez fait cette protestation ; car c’est à Dieu. Si les paroles raisonnables données aux hommes nous obligent étroitement, combien plus celles que nous avons données à Dieu : « Ah ! Seigneur, disait David, c’est à vous à qui mon cœur Ta dit ; mon cœur a projeté cette bonne parole ; non, jamais je ne l’oublierai ».

3. Considérez en présence de qui, car ç’a été à la vue de toute la cour céleste : hélas ! la Sainte Vierge, saint Joseph, votre bon ange, saint Louis, toute cette bénite troupe vous regardait, et soupirait sur vos paroles des soupirs de joie et d’approbation, et voyait des yeux d’un amour indicible votre cœur prosterné aux pieds du Sauveur, qui se consacrait à son service. On fit une joie particulière pour cela parmi la Jérusalem céleste ; et maintenant on en fera la commémoration, si de bon cœur vous renouvelez vos résolutions.

4. Considérez par quels moyens vous fîtes votre protestation. Hélas ! combien Dieu vous fut doux et gracieux en ce temps-là ! Mais dites en vérité, fûtes-vous pas conviée par des doux attraits du Saint-Esprit ? Les cordes avec lesquelles Dieu tira votre petite barque à ce port salutaire, furent-elles pas d’amour et charité ? Comme vous alla-t-il amorçant avec son sucre divin, par les sacrements, par la lecture, par l’oraison ? Hélas ! chère Philothée, vous dormiez, et Dieu veillait sur vous et pensait sur votre cœur des pensées de paix, il méditait pour vous des méditations d’amour.

5. Considérez en quel temps Dieu vous tira à ces