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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/395

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tions. 0 résolution, que vous êtes précieuse, étant fille d’une telle mère comme est la Passion de mon Sauveur ! Oh ! combien mon âme vous doit chérir, puisque vous avez été si chère à mon Jésus ! Hélas ! o Sauveur de mon âme, vous mourûtes pour m’acquérir mes résolutions ; eh ! faites-moi la grâce que je meure plutôt que de les perdre.

Voyez-vous, ma Philothée, il est certain que le cœur de notre cher Jésus voyait le vôtre dès l’arbre de la Croix et l’aimait, et par cet amour lui obtenait tous les biens que vous aurez jamais, et entre autres nos résolutions ; oui, chère Philothée, nous pouvons tous dire comme Jérémie : « O Seigneur, avant que je fusse, vous me regardiez et m’appeliez par mon nom » ; d’autant que vraiment sa divine Bonté prépara en son amour et miséricorde tous les moyens généraux et particuliers de notre salut, et par conséquent nos résolutions. Oui sans doute ; comme une femme enceinte prépare le berceau, les linges et bandelettes, et même une nourrice pour l’enfant qu’elle espère faire, encore qu’il ne soit pas au monde, ainsi Notre Seigneur ayant sa bonté grosse et enceinte de vous, prétendant de vous enfanter au salut et vous rendre sa fille, prépara sur l’arbre de la Croix tout ce qu’il fallait pour vous : votre berceau spirituel, vos linges et bandelettes, votre nourrice et tout ce qui était convenable pour votre bonheur. Ce sont tous les moyens, tous les attraits, toutes les grâces avec lesquelles il conduit votre âme et la veut tirer à sa perfection.

Ah ! mon Dieu, que nous devrions profondément mettre ceci en notre mémoire : est-il possible que j’aie été aimée, et si doucement aimée de mon Sauveur, qu’il