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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, 1619, édition Boulenger, 1909.pdf/96

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CHAPITRE XXII

QU’IL FAUT SE PURGER DES AFFECTIONS QUE L’ON A AUX PÉCHÉS VÉNIELS


A mesure que le jour se fait, nous voyons plus clairement dans le miroir les taches et souillures de notre visage ; ainsi, à mesure que la lumière intérieure du Saint-Esprit éclaire nos consciences, nous voyons plus distinctement et plus clairement les péchés, inclinations et imperfections qui nous peuvent empêcher d’atteindre à la vraie dévotion ; et la même lumière qui nous fait voir ces lares et déchets, nous échauffe au désir de nous en nettoyer et purger.

Vous découvrirez donc, ma chère Philothée, qu’outre les péchés mortels et affections des péchés mortels, dont vous avez été purgée par les exercices marqués ci-devant, vous avez encore en votre âme plusieurs inclinations et affections aux péchés véniels. Je ne dis pas que vous découvrirez des péchés véniels, mais je dis que vous découvrirez des affections et inclinations à iceux ; or, l’un est bien différent de l’autre : car nous ne pouvons jamais être du tout purs des péchés véniels, au moins pour persister longtemps en cette pureté ; mais nous pouvons bien n’avoiraucune affection aux péchés véniels. Certes, c’est autre chose de mentir une fois ou deux de gaîté de cœur en chose de peu d’importance, et autre