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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/109

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de Dieu, en son humanité, regarde du Ciel tout ce qu’il y a de personnes au monde, mais particulièrement les Chrétiens qui sont ses enfans ; et encore plus spécialement ceux qui sont actuellement en prière, et dans qui il observe le bon ou le méchant usage qu’ils en font. Or, ce que je vous dis là, n’est pas une simple imagination, mais un fait très-réel : car bien que nous ne le voyons pas comme saint Étienne le vit dans son Martyre, cependant il a les yeux attachés sur nous, comme il les avoit sur lui, et nous pouvons lui dire quelque chose de semblable à ce que l’Épouse des Cantiques dit de son Époux : il est là, le voilà lui-même, il m’est caché, et je ne puis le voir ; mais il me voit et il me regarde.

La quatrième manière consiste à s’imaginer que Jésus-Christ est dans le même lieu où nous sommes, comme si nous le voyions devant nous, et à peu près comme nous avons coutume de nous représenter nos amis, et de dire : je m’imagine de voir un tel qui fait ceci et cela ; il me semble que je le vois, que je l’entends. Mais, Philothée, si vous étiez devant le très-saint Sacrement de l’Autel, cette présence de Jésus-Christ dans l’Église avec vous seroit très-réelle, et non pas seulement imaginaire : car les espèces ou les apparences du pain sont comme un voile qui le cache à nos yeux ; véritablement il nous voit et nous consi-