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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/127

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pratiques que je vous ai données ; considérez ce que Dieu fait, et ce que vous faites : vous verrez qu’il a toujours les yeux attachés sur vous, avec un amour incroyable. O mon Dieu, direz-vous, pourquoi est-ce que je n’ai pas toujours les yeux attachés à vous contempler, comme vous les avez toujours à me regarder avec bonté ? Pourquoi pensez-vous tant à moi, mon Seigneur ? et pourquoi est-ce que je pense si peu et si rarement à vous ? Où sommes-nous ? ô mon âme, notre place naturelle est d’être en Dieu, et où est-ce que nous nous trouvons ? Les oiseaux ont leur nids pour s’y retirer au besoin, les cerfs ont leurs forêts et leurs buissons pour s’y mettre à couvert de la persécution des chasseurs et des ardeurs du soleil ; notre cœur doit aussi choisir tous les jours quelque place, ou sur le mont du Calvaire, ou dans les plaies de Jésus-Christ, ou en quelqu’autre endroit auprès de lui, pour s’y retirer de temps en temps, pour s’y délasser du tumulte et de la chaleur des affaires extérieures, et pour s’y défendre des insultes de notre ennemi. Oui, bienheureuse sera l’âme qui pourra dire avec vérité à Notre-Seigneur : vous êtes ma maison de refuge, vous êtes mon rempart contre mes ennemis ; je respire un air bien doux à l’ombre de vos ailes, et j’y suis à couvert des injures du temps.

Souvenez-vous donc, Philothée, de vous