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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/192

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honneurs qui leur sont dûs, pourvu qu’il n’en coûte pas beaucoup de soin ni d’attention, et que les inquiétudes qui y sont ordinairement attachées, n’accablent pas l’âme de leur poids. Remarquez cependant que je ne parle pas ici, ni des dignités publiques, ni des droits particuliers, dont la conservation ou la perte peuvent avoir de grandes suites. En un mot, c’est à chacun de conserver ce qui lui appartient, mais avec un juste tempérament entre l’intérêt de la charité, entre les règles de la prudence et les mesures de l’honnêteté.


CHAPITRE V.

De l’Humilité plus parfaite et intérieure.


VOUS désirez, Philothée, que je vous fasse entrer plus avant dans la pratique de l’humilité ; je vous en loue, et je vais vous satisfaire : car, en ce que je viens de dire, il y a presque plus de sagesse que d’humilité.

L’on voit bien des personnes qui ne veulent jamais faire d’attention aux grâces particulières que Dieu leur fait, de peur que leur cœur, surpris d’une vaine complaisance, ne lui en dérobe la gloire : c’est une fausse crainte et une véritable erreur ; car, puisque la considération des bienfaits de Dieu nous porte efficacement à l’aimer, comme l’enseigne le Docteur angélique, plus nous le connoîtrons, plus nous l’aime-