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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/221

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et rentrons dans la voie de l’humilité : courage, Dieu nous aidera, nous ferons quelque chose de bon. C’est donc sur la suavité de cette douce correction, que je voudrois établir solidement la résolution de ne plus faire la même faute, prenant d’ailleurs les moyens convenables à cette intention, et principalement l’avis de mon Directeur.

Cependant, si quelqu’un ne trouve pas son cœur assez sensible à cette douce réprimande, il faut y employer des reproches plus vifs, et une repréhension plus dure et plus forte, pour le pénétrer d’une profonde confusion de soi-même ; pourvu qu’après l’avoir traité avec aigreur, l’on tâche de le soulager par une sainte et suave confiance en Dieu, à l’imitation de ce grand pénitent, qui, sentant son âme affligée, la consoloit en cette manière : Pourquoi es-tu triste, ô mon âme ! et pourquoi te troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le bénirai encore : vous êtes, ô mon Dieu, le salut qui paroit toujours certain à mes yeux : vous êtes mon Dieu.

Relevez-vous donc de vos chutes avec une grande suavité de cœur, vous humiliant beaucoup devant Dieu, par l’aveu de votre misère, mais sans vous étonner de votre faute : car quel sujet y a-t-il de s’étonner que l’infirmité soit infirme, la foiblesse foible, et la misère misérable ? Détestez néanmoins de toutes vos forces l’injure que vous ayez faite à la divine