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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/272

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pût-on s’attirer des reproches, et se voir blâmer d’incivilité.

Souvenez-vous bien qu’ayant consacré votre cœur à Dieu, et lui ayant sacrifié votre amour, ce seroit une espèce de sacrilège, que de lui en faire perdre la moindre partie ; renouvelez même en ce temps votre sacrifice par toutes sortes de bonnes résolutions et de protestations, et y tenant votre cœur renfermé, comme le cerf l’est dans son fort, réclamez l’assistance de Dieu ; il viendra à votre secours, et son amour prendra le vôtre en sa protection, afin qu’il soit tout entier pour lui.

Que si votre cœur s’est déjà laissé prendre aux pièges de ces mauvaises amours, 0 Dieu, qu’elle difficulté que celle de l’en dégager ! Prosternez-vous devant sa divine majesté, reconnoissez en sa présence l’excès de votre misère, de votre foiblesse, de votre vanité ; ensuite, que votre cœur fasse le plus grand effort qu’il pourra pour détester ces amours commencées, pour abjurer la déclaration que vous en avez faite, et pour renoncer à toutes les promesses que vous avez acceptées, et formez une vive et absolue résolution de ne jamais rentrer dans un tel commerce,

Si vous pouviez vous éloigner, j’approuverois tout-à-fais cet éloignement : car, s’il est véritable qu’un homme mordu par un serpent ne puisse pas aisément guérir en présence d’une personne qui a eu autrefois