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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/274

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coup de force le divorce éternel que l’on veut faire. Je crie fort haut à quiconque voudra l’entendre : taillez, coupez et tranchez ; ne vous amusez pas à découdre ces folles amitiés, ni à démêler leurs liens ; il faut promptement y mettre le fer et le feu ; et l’on ne doit point ménager un amour qui est si contraire à l’amour de Dieu.

Mais, direz-vous, les esclaves qui ont été affranchis, ne portent-ils pas toujours sur eux des marques de leurs fers ? et quand j’aurai rompu mes chaînes, mon cœur n’en retiendra-t-il pas les impressions ? marques bien importunes d’un esclavage qu’on a trouvé trop doux. Non, Philothée, si vous détestez tout votre péché autant qu’il le mérite, il ne vous en restera qu’une extrême horreur, qui, vous affranchissant de toutes les mauvaises inclinations passées, ne laissera tout au plus à votre cœur que les sentimens de la charité chrétienne que l’on doit à son prochain, quel qu’il soit. Mais si votre pénitence n’est pas assez forte pour arracher de votre cœur ces mauvaises inclinations jusqu’à la racine, voici les règles que vous devez suivre. Faites-vous, comme je vous l’ai enseigné, une solitude intérieure en vous-même ; retirez-vous-y, et, par les plus vifs élancemens de votre âme mille fois réitérés, renoncez à toutes vos inclinations et à toutes les atteintes que votre cœur en sentira ; donnez plus de temps à la lecture des saints livres ; con-