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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/294

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sans doute le plus grand ornement de la beauté, et la meilleure excuse de la laideur. Saint Pierre et saint Paul défendent principalement aux jeunes femmes toutes frisures extraordinaires de cheveux ; les hommes qui sont assez lâches pour s’amuser à ce badinage de sensualité et de vanité, sont décriés partout pour avoir plus l’esprit de femme que d’homme ; et les femmes si vaines sont tenues pour foibles en chasteté ; du moins si elles en ont, elle ne paroit pas assurément parmi toutes ces bagatelles de la volupté. On dit qu’on n’y pense pas du mal ; mais je réplique, comme j’ai fait ailleurs, que le diable y en pense toujours : pour moi, je voudrois qu’un homme dévot et une dévote, selon mon idée, fussent toujours les mieux habillés de la compagnie, mais les moins pompeux et les moins affectés, et qu’ils fussent, comme il est dit dans le proverbe, ornés de grâce, de bienséance, et de dignité. Saint Louis décide tout en un seul mot, quand il dit, que l’on doit s’habiller selon son état ; de sorte que les personnes sages et les gens de bien ne puissent dire que l’on en fait trop, ni les jeunes gens que l’on n’en fait pas assez ; et si les jeunes ne veulent pas se contenter de la bienséance, il faut s’en tenir à l’avis des sages.