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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/330

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ble, cette petite incommodité de se coucher de bonne heure et de se lever matin, pour prier ou pour communier, cette petite honte que l’on a de faire quelque action de piété en public ; en un mot, toutes ces petites actions ou souffrances étant animées de l’amour de Dieu, plaisent beaucoup à sa divine bonté, qui nous a promis le Royaume des cieux pour un seul verre d’eau, c’est-à-dire, infiniment plus que toute la mer n’est à l’égard d’une goutte d’eau : et parce que ces occasions reviennent à tout moment, voyez quel fonds de richesses spirituelles nous pouvons amasser, si nous savons bien en profiter.

Quand j’ai vu dans la vie de sainte Catherine de Sienne tant de ravissemens et d’élévations d’esprit en Dieu, tant de paroles d’une sublime sagesse, et même des prédications entières ; je n’ai point douté qu’avec cet œil de contemplation, elle n’eût ravi le cœur de son céleste époux : mais j’ai été également consolé quand je l’ai vue appliquée par le commandement de son père, à tous les plus bas offices de la maison et de la cuisine, avec un courage plein d’amour pour Dieu ; et je n’estime pas moins la méditation toute simple qu’elle faisoit parmi ces occupations viles et abjectes, que les extases et les ravissemens qui lui furent si ordinaires, et qui ne furent peut-être que la récompense de son humilité et de son abjection. Le fond de