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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/357

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forces, de demander l’inspiration céleste, et de prendre conseil d’un vertueux et sage Directeur : c’est la manière de faire tout avec plus de profit et de sûreté.

Secondement, cette rénonciation aux secondes noces doit être pure et simple, c’est-à-dire, conduite uniquement par le désir de s’unir à Dieu d’une manière plus pure ; car si l’on y fait entrer le désir de laisser des enfans riches, ou quelque autre prétention du monde, la veuve en aura peut-être de la louange aux yeux des hommes, mais non pas aux yeux de Dieu, devant qui rien ne peut avoir un vrai mérite que ce qui est fait pour lui.

Il faut en troisième lieu que la vraie veuve se prive de tous les plaisirs du siècle : car celle qui vit dans les délices, dit saint Paul, est morte, toute vivante qu’elle est. En effet, vouloir demeurer veuve, et se plaire à être muguetée, caressée et cajolée, se trouver aux bals et aux festins, retenir en sa personne et en ses habits beaucoup d’usages pleins de vanité et de sensualité, c’est une veuve morte aux yeux de Dieu, quelque vivante que l’on soit aux yeux du monde. Qu’importe-t-il que l’amour profane fasse servir à ses desseins, ou ce que le luxe a de plus riche et de plus riant en habits et en parures, ou l’artificieuse modestie du deuil, dont la triste couleur donne encore de nouveaux agrémens à la beauté naturelle ? Extérieur