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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/359

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leur lumière, qui est leur mari. Aimer un mari durant sa vie, c’est une vertu commune ; mais l’aimer après sa mort, jusqu’à lui conserver son premier amour, c’est la vertu des vraies veuves. Espérer en Dieu, tandis que l’on est soutenu de la puissance d’un mari, cela n’est pas rare ; mais espérer en Dieu quand on a perdu cet appui, c’est une grande louange : c’est pourquoi la viduité fait mieux connoître les vertus que l’on a eues dans le mariage.

La veuve qui est nécessaire à des enfans, soit pour leur établissement, soit principalement pour le salut, ne doit jamais les abandonner ; car l’Apôtre saint Paul nous dit qu’elles sont obligées de leur donner ce qu’elles ont reçu de leurs pères et de leurs mères ; et que si quelqu’un n’a pas soin des siens, surtout de ceux de sa famille, il est plus méchant qu’un infidèle. Mais si ses enfans n’ont pas besoin de sa conduite, elle doit uniquement appliquer ses pensées et ses soins à se perfectionner dans l’amour de Dieu. A moins qu’une nécessité absolument indispensable n’oblige sa conscience d’entrer dans beaucoup d’embarras, tels que sont les procès, je lui conseille de s’en abstenir entièrement, et de prendre en ses affaires la conduite la plus tranquille, quoiqu’elle paroisse la moins utile. En vérité, il faut que le fruit de ses soins si fatigans soit bien grand, pour le mettre en comparaison avec les avantages d’un saint repos ; outre