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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/360

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qu’ils dissipent le cœur, et que la complaisance pour ceux dont la protection paroit nécessaire, fait prendre souvent des manières extérieures qui sont fort désagréables à Dieu, et qui ouvrent la porte du cœur aux ennemis de la chasteté.

L’Oraison doit être l’exercice continuel de la veuve, puisque ne devant plus aimer que Dieu, elle ne doit presque plus parler qu’à lui ; et comme le fer qu’un diamant empêche de s’attacher à l’aimant, s’élance vers cet aimant, aussitôt que le diamant en est éloigné ; ainsi le cœur d’une veuve que l’amour d’un mari empêchoit de suivre tous les attraits du divin amour, doit après sa mort courir ardemment dans ses voies, à l’odeur des parfums célestes, et dire, à l’imitation de l’Épouse sacrée : O Seigneur ! maintenant que je suis toute à moi, recevez-moi pour être toute à vous ; attirez-moi après vous, et je courrai à l’odeur de vos parfums.

Les vertus qui lui sont les plus propres, sont une parfaite modestie, et un renoncement déclaré aux vains honneurs du monde, à ses assemblées et à toutes ses vanités ; la charité à servir les pauvres et les malades, et à consoler les affligés : le zèle à engager les filles à une vie chrétienne, et à faire de sa conduite un modèle de perfection pour les jeunes femmes. La nécessité et la simplicité sont les deux ornemens de leurs habits : l’humilité et la