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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/387

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CHAPITRE X.

La manière de fortifier son cœur contre les Tentations.


CONSIDÉREZ de temps en temps quelles passions dominent le plus en votre âme ; et les ayant reconnues, faites-vous une conduite de vie qui leur soit toute contraire en pensées, en paroles et en œuvres. Par exemple, si c’est la vanité, pensez souvent combien la vie humaine porte de misères, combien à l’heure de la mort votre conscience souffrira des vanités du monde, combien elles sont indignes d’un cœur généreux, ne devant être regardées que comme des amusemens d’enfans. Parlez souvent contre la vanité : et, quoiqu’il vous semble que ce soit à contre-cœur, ne laissez pas d’en parler avec mépris, parce qu’à force de parler contre quelque chose, nous nous excitons à la haïr, toute aimable qu’elle nous soit au commencement : ainsi vous vous engagerez, même par une raison d’honneur, à prendre le parti contraire à la vanité. Faites des œuvres d’abjection et d’humilité le plus que vous pourrez, bien qu’il vous semble que ce soit à regret. Par-là vous vous formerez à l’humilité, et vous affoiblirez toujours votre vanité : de sorte que quand la tentation viendra, votre inclination ne lui sera plus si favorable, et vous trouverez