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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/386

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Dieu. Si vous me croyez, vous ne combattrez ces tentations qu’indirectement, et non pas d’une manière directe, comme est celle de leur opposer les vertus qui leur sont contraires, parce que ce seroit trop vous arrêter à disputer contre l’ennemi et à lui répondre. Que si, ayant eu le loisir de reconnoître la qualité de la tentation, vous lui opposez quelque acte de vertu directement contraire, ajoutez-y un simple retour de votre cœur vers J. C. crucifié, et lui baisez les pieds en esprit avec beaucoup d’amour. C’est le meilleur moyen de vaincre l’ennemi dans les petites tentations et dans les grandes ; car l’amour de Dieu contenant en soi toutes les perfections de toutes les vertus, et en un degré d’une plus grande excellence, il est un remède plus souverain contre tous les vices ; et votre esprit s’accoutumant dans les tentations, à recourir à ce principe général, il ne sera point obligé d’examiner la qualité des tentations, et il se calmera d’une manière simple, mais terrible au malin esprit, qui se retire de nous, quand il voit que ses suggestions nous font recourir à l’exercice de l’amour de Dieu.

Voilà ce que nous avons à faire contre ces menues et fréquentes tentations, au lieu de les examiner et de les combattre en détail ; car autrement on se donneroit bien de la peine, et on ne feroit rien.