Aller au contenu

Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu, d’autant que le mal est à moitié guéri, quand on en a découvert le principe. Si au contraire, vous n’apercevez en vous aucune cause de cette sécheresse, ne vous amusez pas davantage à la rechercher, et observez en toute simplicité ce que je vous dirai ici.

1. Humiliez-vous profondément devant Dieu, dans la connoissance de votre néant et de votre misère, en lui disant : hélas ! que suis-je, quand je suis à moi-même ? rien, Seigneur, qu’une terre desséchée et ouverte de toutes parts, qui a un extrême besoin de pluie, et que le vent réduit en poussière.

2. Invoquez le Saint nom de Dieu, et lui demandez la suavité de sa grâce. Rendez-moi, Seigneur, la joie salutaire de votre esprit : mon père, s’il est possible, éloignez ce calice de moi : vous Jésus, qui avez imposé silence aux vents et à la mer, arrêtez cette bise infructueuse qui dessèche mon âme, et m’envoyez ce vent agréable et vivifiant du Midi que demandoit votre Épouse, pour répandre partout la bonne odeur des plantes aromatiques de son jardin.

3. Allez à votre Confesseur, ouvrez-lui votre cœur, faites-lui bien voir les replis de votre âme, et suivez ses avis avec une humble simplicité ; car Dieu qui aime infiniment l’obéissance, bénit souvent les conseils qu’on reçoit du prochain, et sur-