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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/411

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tout de ceux qu’il a établi pour conduire les âmes, même sans une grande espérance d’un heureux succès. C’est ce qui arriva à Naaman, qui fut guéri de la lèpre en se baignant dans le Jourdain, comme le Prophète Élisée lui avoit ordonné, sans aucune raison qui parût naturellement bonne.

4. Mais, après tout cela, rien n’est si utile que de ne pas désirer avec empressement et attachement la fin de sa peine, et de s’abandonner entièrement à la providence de Dieu, pour la porter autant qu’il lui plaira. Disons donc parmi les simples désirs que nous pouvons nous permettre, et au milieu des épines que nous sentons : O mon Père ! s’il est possible, retirez ce calice de moi ! mais ajoutons avec beaucoup de courage : cependant que votre volonté soit faite, et non pas la mienne ; et arrêtons-nous là avec le plus de tranquillité que nous pourrons. Dieu nous voyant dans cette sainte indifférence, nous consolera par ses grâces les plus nécessaires : de la même manière qu’ayant vu Abraham déterminé à lui sacrifier son fils, il se contenta de celle résignation à sa volonté, et le consola par une vision très-agréable, et par sa bénédiction qu’il lui donna pour toute sa postérité. Nous devons donc en toutes sortes d’affliction, soit corporelles, soit spirituelles, et parmi les distractions ou les privations de la dévotion sensible, dire de tout notre cœur, et avec une pro-